Que sont
les phytotechnologies ?
Elles incluent toutes les utilisations de plantes vivantes destinées à résoudre des problèmes environnementaux.
Les phytotechnologies sont des solutions technologiques axées sur les plantes qui viennent en réponse à une grande diversité des problèmes environnementaux. À certains égards, les phytotechnologies pourraient être vues comme des infrastructures naturelles, mais souvent, on réserve le terme infrastructures naturelles aux éléments plus naturalisés ou écosystémiques, comme les boisés, les marais ou les parcs. Enfin, au Québec, le terme ingénierie verte peut difficilement être synonyme de phytotechnologies, car l’usage du terme génie est réservé aux ingénieurs affiliés à un ordre professionnel. Souvent, les ouvrages de stabilisation des berges incorporant des plantes sont appelés génie végétal, particulièrement en Europe. Dans le génie végétal, il peut y avoir une base d’ingénierie traditionnelle structurelle, jumelé à l’usage de végétaux en complément. Pour être certains de s’y retrouver, la SQP vous propose dans cette section une revue terminologique permettant de comparer ces différentes pratiques impliquant différents usages des végétaux.
Pareil ou
pas pareil?
Différencier les phytotechnologies du génie végétal
et des infrastructures naturelles.
PHYTOTECHNOLOGIE
Les phytotechnologies sont des technologies bâties par l’intervention humaine qui utilisent les plantes vivantes pour optimiser la livraison de divers services écosystémiques. Elles sont utilisées pour offrir des services comme épurer l’eau, l’air, le sol, contrôler l’érosion et le ruissellement, restaurer des sites dégradés, séquestrer des gaz à effet de serre ainsi que réduire la chaleur et la vitesse des vents. Dans les phytotechnologies, les plantes et leurs alliés fongiques ou bactériens travaillent en synergie. Les phytotechnologies incluent les marais filtrants, les toitures et murs végétalisés, les haies brise-vent, les barrières sonores végétales, les systèmes végétalisés de gestion des eaux pluviales (systèmes de biorétention, jardins de pluie, etc.), les bandes riveraines ou autres structures de stabilisation des pentes végétalisées ainsi que de simples arbres de rue.
INFRASTRUCTURE NATURELLE
Les infrastructures naturelles (IN) sont généralement définies comme un ensemble d’espaces naturels verts et bleus interreliés permettant de préserver la valeur et les fonctions des écosystèmes qui fournissent des bénéfices aux sociétés humaines. Il s’agit « d’un réseau interconnecté d’aires naturelles et autres espaces ouverts conservant les valeurs et les fonctions écosystémiques, aidant à purifier l’air et l’eau et donnant un vaste champ de bénéfices à la population, à la faune et la flore ». Ainsi, les IN regroupent les milieux naturels et humanisés qui constituent une trame verte et bleue, tels les parcs urbains, les boisés, les milieux humides, les plans d’eau et les bandes riveraines, les friches, les arbres, les platebandes, les sols, etc. Ces composantes de l’environnement fournissent des services écologiques qui sont essentiels au maintien de la santé et à la qualité de vie des citoyens.
GÉNIE VÉGÉTAL
En France, on utilise souvent le terme génie végétal ou ingénierie végétale pour désigner les phytotechnologies. Au Québec, la Loi sur les ingénieurs prévient l’emploi de termes descriptifs comprenant le mot « ingénieurs » que si le porteur est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Ainsi donc, le terme phytotechnologies qui n’est soumis à aucune obligation légale, mais qui est scientifiquement précis, est majoritairement utilisé au Québec. Le génie végétal, parfois plus largement désigné comme le génie biologique, désigne l’utilisation des techniques utilisant les végétaux ayant des propriétés mécaniques ou biologiques favorables au contrôle, à la stabilisation ou à la gestion des sols érodés. Le terme génie fait spontanément penser aux techniques comme les plançons (lits de plants disposés le long des courbes de niveau), aux fascines (assemblage de tiges liées en paquets ancrées par des pieux), aux tressage (branches vivantes entrelacées) ou aux caissons végétalisés (rondins de bois remplis de terre où s’ancrent des boutures consolidant la structure qui soutient des sols en pente). Mais en France, on utilise aussi ce terme pour la restauration, la réhabilitation ou la renaturalisation de milieux dégradés, misant en particulier sur l’aménagement paysager; et aussi la phytoréhabilitation ou phytoremédiation permettant d’épurer ou de décontaminer des sols et des eaux. L’ingénierie végétale désigne la conception des projets d’application du génie végétal ou génie biologique.